Les voies d’abord pour une prothese de hanche
En France, la voie antérieure de la hanche est également appelée voie de HUETER. C’est une voie chirurgicale permettant d’accéder à l’articulation de la hanche.
Rappelons ce qu’est une « voie d’abord »: une « voie » est, comme en matière de circulation ou de religion, un accès, un chemin que l’on peut emprunter pour accéder à un endroit déterminé… du corps humain dans le cas qui nous concerne. Le terme « abord » désigne le fait de se rendre sur ce site, d’aborder cette région anatomique.
La voie d’abord pour accéder à l’articulation de la hanche est donc un élément essentiel dans la réalisation d’une prothèse de hanche ou d’un autre geste chirurgical sur la hanche car elle va déterminer la qualité de l’exposition (ce que verra le chirurgien), elle sera plus ou moins délabrante, elle donnera accès à des structures anatomiques variables, elle permettra
Il existe plusieurs voie d’abord possible pour accéder à l’articulation de la hanche. En voici quelques-unes à titres d’exemple:
– la voie postérieure ou postéro-externe de Moore. Elle est la voie la plus ancienne et la plus « classique », elle est aussi la plus répandue dans le monde. Elle consiste à passer en arrière de la hanche et présente l’inconvénients de la section totale ou partielle des tendons de muscles pelvi-trochantériens. C’est pour cette raison que l’on dit que cette voie augmente un peu le risques de luxation de la prothèse.
– la voie antéro-externe de Hardinge. Avec cette voie on passe en avant de la hanche mais il faut désinsérer ou décoller 1/3 du muscle moyen fessier qui joue un rôle primordial dans la marche, la course et le passage en appui monopodal. Les muscles ne cicatrise que très difficilement lorsqu’ils ont été désinsérés et cette voie s’accompagne d’un risque de boiterie.
– la voie trans-trochantérienne ou voie de trochantérotomie. C’est une excellentes voie d’abord pour réaliser des prothèses de hanche dans les cas difficiles ou dans les reprises de prothèse de hanche. C’est la voie royale qui offre une excellente exposition sur toutes les structures anatomiques de la hanche. Elle permet de faire des reconstructions complexes. Elle a l’inconvénient de nécessiter la section du grand trochanter qui doit ensuite être fixé en fin d’intervention. Le risque est alors la non consolidation de ce fragment osseux : on parle alors de pseudarthrose (non-consolidation).
– la voie de Rottinger. C’est une voie antérieure qui passe en avant du moyen fessier.
Elle permet de donner une très bon accès au cotyle osseux (qui est la partie en forme de cupule dans le bassin qui accueille la tête fémorale). En revanche l’exposition est difficile sur le fémur. Elle est mal adaptée au patients musclés ou ayant une forme particulière du fémur dite en coxa vara.
– la voie antérieur de HUETER qui a ma préférence car elle est anatomique, directe et non délabrante.
Elle s’adapte à toutes les formes de hanche. L’abord est réalisé en passant entre le muscle tenseur du fascia lata (TFL) et le droit antérieur, plus précisément dans la gaine du TFL. Elle permet de ne pas sectionner de tendon, de muscle ou de structure osseuse. Elle donne une excellente exposition sur le cotyle et sur le col fémoral.